AMÉNAGEMENTS CYCLABLES DANS LES ESPACES PROTÉGÉS

Cahier de recommandations édité par le Ministère de l'Ecologie en octobre 2011

Lien vers le site du Ministère de l'Ecologie

Les circulations douces connaissent un développement important depuis quelques années en France, car elles répondent à une attente sociale forte. Ce mouvement a démarré plus anciennement dans les pays d’Europe du Nord, mais se propage désormais à toute l’Europe. Le réseau de grands itinéraires cyclables « EuroVelo » irrigue le territoire européen avec plus de 40 000 km à terme. En France, les nombreux projets d’itinéraires cyclables ambitionnent de développer les mobilités douces, qui peuvent être aussi vecteurs d’une découverte nouvelle et originale du territoire par le grand public. Beaucoup d’entre eux s’inscrivent dans le schéma national des véloroutes et des voies vertes, lui-même décliné en schémas régionaux et départementaux.

Parallèlement, la préservation et la gestion de la biodiversité et du paysage sont devenues une préoccupation majeure des populations à l’échelle nationale et européenne et font l’objet de politiques nouvelles qui élargissent et complètent les modes de protection existants.

Dans les espaces remarquables du fait de leur qualité paysagère ou de leurs richesses écologiques, la réalisation d’itinéraires cyclables se révèle être un exercice délicat. S’ils peuvent améliorer la circulation en favorisant les circulations non motorisées, de tels aménagements peuvent aussi avoir des effets perturbateurs pour l’espace concerné : ils
peuvent modifier la perception du paysage, favoriser la venue d’un public nombreux susceptible de déranger la faune ou la flore, ou encore présenter des modalités de mise en oeuvre peu adaptées aux milieux traversés.

Notamment, les espaces protégés au titre des législations sur la protection des monuments naturels et des sites, des zones Natura 2000 ou du littoral, sont fréquemment concernés par les projets d’itinéraires cyclables et posent des difficultés particulières. D’un côté, les exigences des services de l’état ne sont pas toujours bien comprises des maîtres d’ouvrage et les demandes d’autorisation ne sont pas systématiquement satisfaites. De l’autre, les réalisations autorisées ne sont pas toujours adaptées aux espaces traversés et certains projets pénalisent la qualité paysagère ou naturelle des sites.

Dans de tels espaces, les aménagements cyclables ne sont pas toujours possibles. à ce titre, il est utile de distinguer deux grands types d’espaces :
- des sites de taille modeste, pour lesquels il existe des alternatives à proximité et où la logique de protection conduit à faire passer l’itinéraire cyclable en dehors du périmètre ;
- des sites de grande taille, s’étendant parfois sur des milliers d’hectares, sans véritables alternatives de tracé en dehors du périmètre. Ces sites « territoires » sont susceptibles d’accueillir certaines infrastructures ou activités d’intérêt général, dont les aménagements cyclables.

Quel que soit le projet, le dialogue et le travail partenarial entre les services compétents de l’état et les collectivités sont des atouts précieux pour ébaucher des solutions satisfaisantes et faire aboutir les projets dans de bonnes conditions. Pour faciliter la démarche, il a paru utile d’élaborer un cahier de recommandations pour la réalisation de tels projets, à partir d’exemples significatifs et en bénéficiant de l’expérience de représentants des principaux groupes
d’acteurs concernés.

Ce cahier de recommandations s’adresse autant aux maîtres d’ouvrages qu’aux coordonnateurs des projets dans les territoires ou aux services de l’état compétents. Il a pour objectif - partout où cela est possible - de faciliter la conception et de favoriser la réalisation de voies cyclables respectueuses des sites dans lesquels elles s’insèrent, tout en répondant à leur fonction de détente, de découverte, de déplacement, d’itinérance ou encore d’accessibilité alternative à la voiture particulière.

Classer le contenu : 
fichiers publics :